Sélectionner une page

Questions – réponses :
Un chien, qu’est-ce que ça mange ?
Le chien est un carnivore non strict : il a un besoin élevé en protéines mais il se nourrit
aussi d’autres aliments. Il y a beaucoup de façon de nourrir un chien correctement :
ration ménagère ou industrielle, aliments crus ou cuits… De nombreuses modes sont
apparues récemment (BARF, « sans céréales », végan…) pour lesquelles les arguments
scientifiques sont souvent fragiles. Votre vétérinaire doit être votre premier
interlocuteur pour vérifier l’équilibre de la ration de votre chien ; en effet les erreurs de
rationnement (trop, trop peu, ou mal équilibré) peuvent causer beaucoup de troubles à
expression comportementale.
Le rythme des repas :
Un chiot doit manger en 3 ou 4 repas par jour à l’âge de 2 mois, Le nombre de repas par
jour est progressivement diminué, et dès l’adolescence, un chien mange en un ou 2
repas par jour, selon ce qui lui convient le mieux (et à vous aussi). Certains chiens
mangent à volonté et peuvent se réguler sans grossir, mais la stérilisation et la vie
sédentaire rendent cette habitude impossible chez beaucoup d’entre eux. Par ailleurs,
contrairement au chat, le chien n’a pas besoin de manger toute la journée, son
métabolisme ne le nécessite pas.
Où le nourrir ?
Si vous ne voulez pas que votre chien réclame à table, il ne faudra pas lui donner quoi
que ce soit pendant vos repas dès son adoption. Les chiens n’ont rien à faire sous la
table du repas, exposés aux coups de pieds et stimulés par les odeurs : l’idéal est
d’habituer votre chien à aller se coucher à distance pendant votre repas à vous. Les
chiens adorent manger et attendent leur repas avec impatience. Quel que soit son âge,
vous devez laisser votre chien manger tranquillement, à l’écart, sans le déranger. Ne
mettez jamais « les mains dans la gamelle » pour des raisons éducatives ! Cette
méthode est obsolète, contre-productive et dangereuse : il est bien démontré que ce
type de pratique génère de l’incompréhension, une perte de confiance et augmente en
réalité le risque d’agressivité. Si votre chiot ou chien présente ce type de
comportement souvent appelé « protection de ressources », vous ne règlerez jamais le
problème par la menace ou la force : vous devez absolument consulter !
Friandises et extras :
Beaucoup de chiens reçoivent des « extras ». En dehors d’un problème médical
particulier, donner des aliments exceptionnels n’est pas dangereux, et tend plutôt à
renforcer le lien et le plaisir partagé. Vous devez néanmoins vous imposer deux limites
à ce sujet :
Les friandises et extras doivent représenter une petite partie de l’apport calorique de la
journée,
Jamais ils ne doivent devenir une exigence du chien, qui les réclamerait par des
aboiements, des mordillements voire des grognements. Dans ce cas, le rythme doit
être revu très nettement à la baisse et les extras pourront être rajoutés dans la gamelle
quotidienne et non plus donnés en dehors des repas, par exemple.
Utiliser de l’aliment pour l’éducation ?
Les méthodes d’éducation dites « positives » impliquent le plus souvent l’utilisation
d’une récompense alimentaire. Les aliments constituent le renforçateur le plus
universel pour les chiens (certains chiens ne se sentent pas réellement récompensés
par des flatteries ou des caresses). Par ailleurs la nourriture est en général la
récompense qui motive le plus les chiens, il est donc très utile d’amorcer les
apprentissages de cette façon. Attention toutefois, la récompense alimentaire ne doit
pas devenir un « leurre », un appât, c’est-à-dire que si votre chien ne répond que
lorsqu’il voit la friandise promise, alors votre éducation est très partielle ! Lors d’un
nouvel apprentissage (le assis par exemple), la friandise doit être utilisée à chaque fois
que le chien répond à la consigne au départ, puis de façon aléatoire (c’est-à-dire pas à
chaque fois). Les récompenses alimentaires nous semblent être le meilleur moyen de
se rendre très intéressant aux yeux de son chien et d’augmenter sa motivation. Par
exemple lorsqu’il s’agit d’apprendre le rappel en milieu ouvert : votre chien aura
beaucoup plus de facilité à se détourner de son exploration s’il a appris qu’il a des
chances d’être récompensé avec quelque-chose qui lui fait vraiment plaisir.
Ce qui doit alerter
De nombreux troubles du comportement peuvent se manifester par des
comportements alimentaires anormaux :
La polyphagie ou défaut de satiété (alors que la ration est suffisante et équilibrée) peut
être un des symptômes d’un déficit des auto-contrôles,
L’anorexie est souvent un signe de problème médical, mais peut aussi apparaître lors
de dépression aigue,
Le pica (ingestion d’objets ou matériau non comestible, tissu, jouet, bois, gravier etc.)
peut être lié à différentes affections médicales et/ou comportementales et met la vie
du chien en danger (risque d’occlusion ou de perforation intestinale),
Les agressions autour de la nourriture sont un motif de consultation très fréquent.
Cette situation est une cause régulière d’accident domestique et le danger est encore
plus grand dans les familles avec de jeunes enfants. Ce type de situation ne doit jamais
être réglé par la force.
Si votre chien présente ces symptômes, consultez au plus vite votre vétérinaire qui
vous orientera si nécessaire vers un vétérinaire qualifié en médecine du
comportement.